vendredi 13 octobre 2017

Où placer son égo en Aïkido ?

Aujourd’hui, durant ce stage, lorsque le maître évoqua une sentence d’ O senseï, on aurait pu entendre une mouche voler dans ce dôjô… « Il faut être un avec l’Univers » répétait souvent le fondateur.

Mais notre « propre univers » est souvent limité autours de notre égo. Et la question du senseï fut : « l’Univers a-t-il un égo ? »





Il faudrait déjà être à l’écoute de son partenaire et produire un mouvement en fonction des réactions de ce dernier. Il faut donc l’observer et ne rien imposer. Ne pas utiliser notre force musculaire, mais bouger en fonction de l’autre par nos jambes, nos hanches et créer des changements de direction et de rythme. Epouser l’espace, jouer avec le temps… C’est peut être ça se rapprocher de l’ Univers et ne faire qu’un avec… qui sait ?

Chacun salua et, fort de cette profonde réflexion, chacun tenta de mettre en pratique les conseils du senseï face à leur partenaire.

Mais rapidement, on me força les poignets, pestant ouvertement ne pas pouvoir me faire chuter, puis, chargé de visibles frustrations, vint les habituelles cascades de conseils forcés que je n’avais jamais demandé, faisant grossièrement un « cours dans le cours ».

Décidément, sans égo la plupart se sentent nus.

Sans jeu de rivalité, les mêmes n’arrivent pas à concevoir d’autres formes d’échanges que celles binaires de « gagnant/perdant ». Alors ils se sentent vite obligés de se justifier et de trouver des erreurs chez l’autre. De se substituer au senseï en abreuvant de directives celui qui ne s’est pas agenouillé devant leurs gesticulations stériles …

L’Aïkido offre toutefois des rencontres privilégiées et constructives. Lorsque l’on tombe sur des partenaires ayant su élaguer leur esprit, pétrir leur corps, laissant la place à l’observation, l’écoute et le respect de leurs partenaires. Ces pratiquants, trop peu nombreux, sont heureusement bien présents lors de stages. A nous de les découvrir. A nous de les devenir… Commençons par savoir ranger notre propre égo…

24/09/2017
Patrick Belvaux

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