Ce que j’ai
apprécié le plus,le jour où j’avais fait le choix de l’Aïkido parmi toutes les
spécialités qui m’avaient été présentées à cette nuit des arts martiaux au
Palais des sports en 1974, avait été le silence, le calme et les sourires des
Aïkidokas.
A l’époque,
c’était M°André Nocquet qui officiait.
Entre les
déplacements fluides et les techniques sophistiquées,pas une parole… Chacun
avait son rôle prédéfini, échangé chacun son tour
Depuis ce temps,
ce calme et ce silence auront alimenté au quotidien mon Aïkido.
Seulement
aujourd’hui, lors de stages ou interclubs, je dois très souvent couper mes
oreilles régulèrement dans ma pratique selon mes partenaires.
Certains
n’arrivent pas à créer la séreinité en cédant au monologue dès les premières
minutes de l’échange.
En effet, ils se
sentent obligés de dire leurs sensations pour les uns, exprimer leurs lacunes
pour les autres, et, pour les derniers (les pires) et quelque soit leur niveau,
ceux qui font « un cours dans un cours », se substituent au
professeur, vont se sentir obligés de vous critiquer, donner des conseils non
sollicités, vous faire des remarques sur votre pratique ou encore ré
interpréter les consignes du maître,… modifiées par leurs propres lunettes.
Ces derniers
peuvent être eux mêmes des enseignants.
Leur
« déformation professionnelle » est alors plus forte que leur
maitrise de garder le silence et rester dans l’observation.
Sinon,d’une
manière générale, ici, le latin a beaucoup de mal à lutter contre le besoin de
verbaliser pour tout et rien dans ses habitudes…
Ces réactions
sont rarement animées d’une mauvaise intention mais cela fait preuve d’une
immaturité martiale.
Comment leur
faire comprendre,au risque de se mettre à parler soi-même,qu’ils gâchent
profondément l’échange et que leur « conseils sauvages » nuisent
paradoxalement aux progrès recherchés?
Il suffit
d’intégrer quelques principes simples répétés par nos maîtres ; « L’échec
construit », « c’est en faisant des erreurs que nous
progressons », et j’ajouterai : « dès lors
que le partenaire ne demande pas de l’aide,laissons le chercher de lui-même ».
Rester muet sans pour autant devenir conciliant en tant qu’Uke, fait également
progresser le'nseignant plutôt que de noyer le pratiquant sous un flot de
consignes. Pour autant, il n’est pas question de créer de l’austérité et de la
gravité artificielle. La bonne humeur, les sourires, rires n’interfèrent pas
dans la progression de chacun.
Ici, à
l’AKDN,tous les hakamas ont comme consigne de rester silencieux avec leur partenaire
jusqu’au moment où celui-ci demandera conseil. Pas avant.
Dès lors, chacun
en sortira gagnant. La sérénité rejaillit dès lors dans tout le dôjô et dans
les esprits…
Il suffit de s’y
tenir, et de diffuser ce concept….
Patrick BELVAUX
déc 2016
http://www.akdn.fr/la-faq-de-laikido/letiquette/le-silence-dans-la-pratique/
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